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           La porte franchie, notre regard est tout de suite attiré par le choeur avec son retable imposant et son tabernacle circulaire en bois peint et doré, conçu par l'ornemaniste fougerais La Fontaine, réalisé par Thomas Thoiry.RETABLE DE L'EGLISE ST SULPICE, FOUGERES, XVIIIè SIECLE

            Cet ensemble du XVIIIè siècle est remarquable et contraste avec l'austérité du lambris et de la pierre, par ses couleurs, son décor finement travaillé dans un style rocaille cher à cette période. En son centre, le tableau de "L'Assomption", oeuvre du peintre parisien Jouvain, enchâssé dans le retable, n'est pas sans nous rappeler la dévotion de la paroisse à Marie.

    RETABLE DE L'EGLISE ST SULPICE, FOUGERES, XVIIIè SIECLECette richesse du décor, souvent très théâtrale, brille des derniers feux de la Réforme Catholique (Le concile de Trente 1545-1563) dont un des objectifs était d'affirmer la grandeur de la foi auprès d'esprits troublés par le protestantisme et d'inciter les fidèles au respect du sacré.

          Le tout est le reflet de toute une communauté qui a contribué à sa construction et pour qui la beauté permet d'élever l'âme.

    RETABLE DE L'EGLISE ST SULPICE, FOUGERES, XVIIIè SIECLE

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         Nous  avons la chance de vivre dans ce quartier au patrimoine historique très riche avec en son coeur le château.   PATRIMOINE FOUGERAIS : QUARTIER SAINT-SULPICE                             Sa silhouette fait partie de notre cadre de vie quotidien et lui communique un peu de son âme.

         Il veille sur la Basse-Ville depuis plus d'un millénaire. Il a vu des générations de Fougerais y travailler et y vivre : les tanneurs, les teinturiers, les drapiers, les pintiers, les tisserands, les chaussonniers, les laitiers...

    PATRIMOINE FOUGERAIS : QUARTIER SAINT-SULPICEIl a accompagné les évolutions de la société. Il a senti la sueur du peuple, la poudre et le sang, la fierté chevaleresque et les grandes peurs : la chute sous les assauts de la Trémoille en 1488 présage du rattachement définitif au Royaume de France.  Résidence des gouverneurs, propriété de la famille de Pommereul, il a peu à peu sombré dans l'abandon, livré au lierre et mis aux enchères jusqu'au jour où en 1894, la ville de Fougères a acheté le site. Alors le courant de la vie a recommencé : le théâtre de verdure toujours ouvert aux             Gravure Bachelot de La Pylais, XIXè s           manifestations culturelles incarne un peu cette permanence : il prête la douceur de ses pentes aux                                                          spectacles vivants et colorés du festival "Voix des Pays".

         Nous aimons l'ombre de sa silhouette imposante, encore un peu tutélaire, la découpe mouvementée de ses murailles au miroir de ses douves ; dans les jours de colère, nous aimerions lui prendre  un peu de sa solidité, de sa placidité ; vivre en symbiose, enfin un peu...

         Comme l'écrivait l'historien Isidore de Séville : "Ce ne sont pas les pierres mais les hommes qui font la cité". Nous avons à coeur de faire vivre ce patrimoine et de le mettre en valeur pour entretenir le sens du beau et la petite flamme de la fierté.

    PATRIMOINE FOUGERAIS : QUARTIER SAINT-SULPICE

     Le château de Fougères à l'époque romantique. Lithographie de Cicéri, vue partielle.

     fonds  Patrimoine, Médiathèque de Fougères.  

     

     

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  •   Le patrimoine religieux, ciment de la Bretagne

     

     

    Guimiliau, Lampaul-Guimiliau, Saint- Thégonnec, Commana, Pleyben, Sizun…  Au cœur de ces villages bretons du Léon dans le Finistère nord, les enclos paroissiaux émerveillent ceux qui en franchissent le seuil. Ils sont le témoin de l’art breton et de la ferveur religieuse de tout un peuple et nous replongent à l’âge d’or de la Bretagne des 16è et 17è siècle.

    La paroisse est la cellule identitaire et communautaire, c’est le cadre de l’expression culturelle, l’Eglise est la structure du quotidien, elle accompagne chaque personne à tous les stades essentiels de la vie.  Chacun appartient d’abord à un des 9 diocèses de Bretagne, et plus encore à sa paroisse. Cette appartenance est très forte en Basse-Bretagne.  C’est pourquoi, l’Eglise imprime sa marque sur l’espace, la marque la plus spectaculaire possible sur le paysage.

    Les enclos paroissiaux symbolisent l’unité de la paroisse, la fierté collective de ses paroissiens.

     

    Enclos paroissial de Saint-Thégonnec 

     Composition :

    L’enclos paroissial est un ensemble architectural au cœur du village.  Chaque ensemble est composé d’une église, un calvaire (bible de pierre sur laquelle les scènes de la vie de Jésus était représentées, le calvaire de Lampaul-Guimiliau compte 200 personnages), un ossuaire ou une chapelle mortuaire, un cimetière, une porte triomphale, utilisée uniquement lors des processions, des mariages et des enterrements. On pénétrait dans l’enclos par les portes latérales, barrées par une échalier qui  empêchait les animaux d’entrer dans l’espace sacré.  Le mur d’enceinte délimite et protège le territoire sacré.

    Enclos paroissial de Guimiliau : la porte triomphale, l'échalier, l'ossuaire, la chapelle mortuaire, l'église et son calvaire

     

     

    LES ENCLOS PAROISSIAUX : DES JOYAUX MECONNUS

     

    Fonctions :

     - Fonction religieuse : 

    Au 16ème siècle, l’Eglise cherche à regagner du terrain face à la Réforme protestante.  Devant l’austérité des offices protestants, le Concile de Trente (1545-1563) suggère une pratique démonstrative et triomphante. C’est la Contre-Réforme, l' Eglise veut enseigner par l’image , cette pédagogie passe par les statues, les poutres de gloire, les vitraux, les décors des autels, les confessionnaux, la chaire à prêcher… C’est un instrument d’évangélisation.

    L’objectif était d’affirmer la grandeur de la foi, de créer l’émerveillement pour porter le message chrétien. Elle veut aussi encadrer plus strictement la pratique des gens, une volonté d’inspirer un sens du sacré plus exigeant qui passe par la distinction plus marquée entre le profane et le sacré, entre le domaine des laïcs et des prêtres. C’est ce qui explique que le chœur est un peu plus fermé aux fidèles par une barrière basse qui marque bien la différence des espaces sans cacher la vue, c’est ce qu’on appelle la table de communion. 

     

    Ossuaire de Guimiliau

    Une des caractéristiques des enclos paroissiaux est la place particulière de la mort comme en témoigne la présence d’espaces réservés aux défunts : les ossuaires qui servaient à entreposer les ossements, d’autant plus nombreux qu’en Bretagne aux 16è et 17è siècle tous les morts (sauf rarissime exception) sont enterrés dans l’église et donc il y a une nécessité particulière de vider les fosses assez régulièrement. Lorsque les paroissiens se rendaient à la messe ils jetaient de l’eau bénite sur les ossements.

    Chapelle mortuaire de Guimiliau (1648)

    Au fil du temps, l’ossuaire devient une chapelle mortuaire au 17è siècle dans les paroisses les plus fortunées. Comme l’indique l’inscription au-dessus de la porte « Memento mori » (souviens- toi qu’il faut mourir), ils ont pour fonction de les faire réfléchir sur la mort, en s’adressant  aux vivants, on leur rappelle  son échéance inévitable et la nécessité de la préparer par une vie conforme aux croyances et pratiques du christianisme.

     

    - Fonctions sociales, administratives et politiques 

    L'enclos paroissial tient le rôle que tiendra la mairie après la révolution. C’est sous le porche sud que se réunit, au minimum 2 fois par mois, le conseil de fabrique, constitué de notables et qui prennent toutes les décisions concernant la paroisse et discutent des affaires « civiles » de la communauté. C’est là aussi que les avis sont proclamés à la foule.

     

     

     

    La naissance des enclos

    Ils sont nés de la volonté du peuple breton.  Au 16è siècle, la Bretagne est la région la plus riche du royaume de France grâce à la culture du lin et l’industrie textile. Les toiles sont acheminées jusqu’au port de Morlaix et exportées en Angleterre. Dans le Finistère nord, ces paysans et marchands de toiles deviennent une classe très aisée et sont appelés les « julots ». Ils en font bénéficier leur paroisse entre 1550 et 1680. Les paroissiens exprimaient leur foi en finançant eux-mêmes ces constructions prodigieuses. Chaque paroisse se dote des plus beaux ensembles que nous admirons encore aujourd’hui. 

    Lampaul-Guimiliau : poutre de gloire du 16è s.

     

    Bannière de la Vierge - Lampaul Guimiliau 1667

     

     

     

     

    On voit des rivalités naître entre paroisses, c’est à qui construira le clocher le plus haut, portera la bannière la plus lourde (les deux bannières de Lampaul-Guimiliau pèsent chacune 60 kilos). Les bannières sont l'emblème des paroissiens, elles marquent leur appartenance à la communauté. On les sort au moment des processions, lors des pardons.

     Les paroissiens de Guimiliau possède le plus beau calvaire, ceux de Lampaul-Guimiliau rivalisent avec une église somptueuse, l'intérieur est l'un des plus riche de Bretagne avec une poutre de gloire du 16è s. et deux retables magnifiques.

                                                  

    Retable de la Passion de Lampaul-Guimiliau

     

    Retable Ste Anne - Enclos paroissial de Commana

     

    L'intérieur de l'église de l'enclos paroissial de Sizun

    La politique de Colbert à la fin du  17ème siècle  sonnera la fin de ces grands ensembles architecturaux. En effet, Colbert entend taxer les importations de draps anglais pour favoriser la draperie française. L’Angleterre réplique en 1678 en décrétant un embargo sur les principales marchandises françaises, dont les toiles bretonnes.

     

     

     

     Nul n’est besoin d’être croyant pour découvrir ces formidables témoins de la foi aux 16e et 17e siècles. Leur richesse d’ornementation et la qualité de leur conservation en font incontestablement des joyaux de l’architecture bretonne.

    Chaire de Saint-Thégonnec

     

    Saint-Thégonnec

     

    Retable de Saint-Thégonnec

     

     

    Triptyque de Saint-Thégonnec

     

     

     

     

    Une très belle mise au tombeau - Saint-Thégonnec

     

     

     

     

     

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  • Certains lieux-dits tels que Sainte-Croix, l'Hôpital, le village du Temple semblent témoigner de la présence des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans les Côtes d’Armor.

    SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR Sur la D14 menant de Matignon à Montbran, à environ 25 kms de Dinard, se trouve le village du Temple.  C'est là que les Templiers de la grande commanderie de Lannouée près d’Yvignac choisirent de s’installer et y aurait construit une chapelle au XIIès., la Chapelle du Temple ou Chapelle Notre-Dame.  Dans sa bulle "Omne Datum Optimum"  de 1139, le Pape Innocent II donne le droit aux Templiers de construire des chapelles pour leur propre usage.

                 Les Templiers ont souvent privilégié la proximité de voie de circulation, parfois d’origine romaine, les abords du littoral ou les points de  franchissement des rivières.  Montbran, en Pléboulle, se situait là où l’antique route de Carhaix à Alet passait le Frémur.  Ils élevèrent également au hameau de Montbran, au XIIe siècle une tour, pour surveiller l'entrée de la presqu'île du cap Fréhel, ainsi que la Foire de Sainte-Croix.

                  En 1312, la chapelle tombe en possession de la famille Du Guesclin dont les armoiries sont gravées dans la pierre au-dessus de la Grande Porte : une targe (un bouclier) SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR surmontée d’un heaume (un casque) avec l’aigle à 2 têtes, alors seigneur de Montbran et de Plancoët.  Elle fut agrandie et rénovée vers 1356 par Pierre Du Guesclin.

    La chapelle fut entourée d’un mur, délimitant l’enclos qui servait de cimetière pour enterrer les pestiférés soignés dans la maladrerie que possédait l’ordre, le Clos Dams (clos des damnés) près du village.  D’ailleurs, la croix  avec ses  multiples reliefs arrondis  symbolisent les bubons de la peste...

       SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR          La chapelle, sur terre battue, abrite des statues en bois polychrome de la Vierge (XVIème  et XVIIIè s.) et la vierge miraculeuse qui aurait stoppé l'avancée des anglais, en 1758, en déclenchant  une violente tempête et une crue subite de la rivière. Tout, à l’intérieur nous rappelle la présence des Templiers :  la croix pattée rouge (derrière l’autel),  que le Pape Eugène III, en 1147, les autorise à porter sur leurs capes blanches et leurs étendards, les  vitraux (réalisés par un maître verrier de Quintin Hubert de Sainte-Marie), représentant 2 templiers qui chevauchent sur la même monture, ou  rappelant la double vocation des templiers, religieuse et miliaire.

    La chapelle Notre-Dame du Temple étant fermée, un grand merci à ce couple, voisin de la chapelle, gardien des clés, qui les prêtent si gentiment aux visiteurs.

    Cette chapelle est un magnifique lieu de mémoire qui vaut la peine d'être visitée.

    SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR                               SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR

    SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR

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    SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR                                                                                                                    

     

    SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR

    SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR

     

     

     

     

     

     

     

    SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR    

    SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR
     SUR LES PAS DES TEMPLIERS DANS LES CÔTES D'ARMOR

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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